La commune de Sauge, qui regroupe les villages de Frinvillier, Plagne et Vauffelin, a ouvert la voie des fusions de communes dans le Jura bernois. Elle est née le 28 février 2013 de la volonté populaire des citoyens de ces trois localités du Bas-Vallon exprimée lors des deux assemblées communales historiques et son existence officielle remonte au 1er janvier 2014. Bien qu'unit dans une destinée commune, chacun des trois villages a gardé son identité propre.

Frinvillier, à la sortie des gorges du Taubenloch, est géographiquement coupé des deux autres villages. Il a été rattaché à Vauffelin en 1586, par décision du Prince-Evêque, possesseur de ces terres et qui a ainsi tenté de mettre fin à des querelles et litiges entre les communautés de la région. L'union de Frinvillier et Vauffelin n'a pas été harmonieuse au début, des disputes et des divergences ont longtemps opposé les habitants des deux hameaux. On a même parlé de différence de mentalité, Frinvillier possédant de l'artisanat et de l'industrie (moulin à blé, huile, scierie, forges, etc.) alors que Vauffelin était un village agricole. La construction de la ligne de chemin de fer a encore creusé cet écart en mettant Frinvillier à quelques minutes de Bienne. Mais, avec les années et l'évolution de l'économie et de la société, les différences se sont peu à peu estompées, et en 2011, c'est ensemble que les habitants des deux villages ont célébré les 700 ans d'existence de Frinvillier.

Situé au creux du vallon des oiseaux, Vauffelin a aussi connu un certain développement en lien avec les mutations de la société. Traditionnellement voué à l'agriculture, le village ne compte plus aujourd'hui que deux paysans. Plus de laiterie, plus d'épicerie, plus de bureau postal et plus de restaurant : déclinée ainsi, la liste paraît négative et le portrait bien sombre. Et pourtant, Vauffelin ne manque pas de charme, avec son alignement de fermes anciennes sur la route principale, son ancien bâtiment scolaire surmonté d'un joli clocher à la place du village, et son église romantique qui surplombe le hameau. Ceci pour l'histoire et le passé. Côté modernité, la localité n'est pas en reste puisqu'on y trouve deux entreprises de pointe, l'une dans le domaine de la micromécanique et l'autre dans celui des véhicules à moteur, avec un centre de tests et une piste d'essais réputés et connus bien au-delà des frontières helvétiques.

Sur les hauteurs, Plagne domine le vallon. Il est des trois villages celui qui présente le plus d'attrait touristique : un petit téléski et des pistes de ski de fond en hiver, des sentiers à travers forêts et pâturages en été, et surtout du soleil et du bon air en toute saison, quand la plaine est noyée dans le brouillard ou dans la pollution. Les citadins ne s'y trompent pas et ils sont nombreux les dimanches à faire le déplacement de Plagne.

Avec la fusion, la localité est devenue le siège administratif de la commune. C'est aussi là qu'on trouve le dernier bureau postal du vallon des oiseaux. Un salon de coiffure, un dentiste, un bistrot, un terrain de foot (et une équipe), un court de tennis, une fanfare, une société de gymnastique: la palette de l'offre est large et variée et ajoute à l'attrait du village, où de nouveaux quartiers sont nés dernièrement et qui voit sa population croître peu à peu.

D'abord affaire de raison, la création de la commune de Sauge est aussi une affaire de cœur : la nouvelle entité tire son nom d'un chemin forestier reliant les villages de Plagne et de Vauffelin. Tout un symbole qui ne peut que renforcer la cohésion et le sentiment d'appartenance des citoyennes et citoyens désormais réunis sous un même emblème, les trois feuilles de sauge du drapeau de la nouvelle commune.

mhc/26.05.2014